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Comment vérifier une vidéo

9 gennaio 2025
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Outil outils

NOTRE GUIDE

Il est important de savoir faire des recherches sur les contenus visuels trouvés en ligne. Cela nous permet de comprendre s’ils sont réels et si le contexte avec lequel ils ont été partagés est bien correct. Comme les images, auxquelles nous avons consacré un chapitre à part, les vidéos aussi peuvent être un véhicule de désinformation. Mais grâce à plusieurs techniques et outils différents, nous avons la possibilité de comprendre à quoi nous avons affaire. Mais il faut garder à l’esprit qu’il n’est pas toujours possible de vérifier chaque vidéo, à moins d’acquérir le fichier original.

Quelques petites démarches à suivre

La première démarche possible à faire, c’est de comprendre d’où vient la vidéo que nous sommes en train de regarder, qui l’a publiée en premier, quand et où. Pour compléter cette opération, il peut être utile de lire la légende et vérifier si la personne a écrit d’avoir enregistré la scène de première main ou, au contraire, si elle a partagé une vidéo prise ailleurs. De plus, il est toujours nécessaire de vérifier la source et de comprendre si elle est fiable ou non.

Après ce passage il est conseillé de sélectionner une seule image (frame), et ensuite effectuer une recherche d’image inversée avec celle-ci (nous parlons de la recherche inversée dans le chapitre sur la vérification des images). De cette façon, il sera possible d’avoir des résultats qui permettent de remonter à d’autres sites web et peut-être même à la source principale de la vidéo. Il y a aussi d’autres outils, tels que Amnesty International’s YouTube Dataviewer ou encore l’extension de navigateur web InVid, lesquels permettent de comprendre si une vidéo a déjà été publiée sur d’autres sites Internet et l’endroit où elle a été tournée. Encore plus: revenir à la source, lorsque cela est possible, nous permet de comparer la vidéo originale avec celle que nous sommes en train d’analyser, afin de comprendre si elle a été coupée ou modifiée d’une autre manière. D’ailleurs, il est très facile de couper une partie de vidéo pour propager la désinformation.

Bien que la recherche d’images inversées soit capable de révéler de nombreuses fausses vidéos, cela n’est pas une solution parfaite pour les vidéos, puisqu’on n’arrive pas toujours à trouver leur correspondance exacte.

La description de la vidéo peut également être utile pour obtenir d’autres informations, telles que des acronymes, des noms de lieux et d’autres détails qui peuvent constituer d’excellents mots-clés pour des recherches en ligne. Si la description est dans une langue étrangère, on peut s’appuyer à un traducteur en ligne, et si des acronymes inconnus apparaissent, il vaut mieux vérifier leur signification sur un moteur de recherche.

Si l’on veut contextualiser la vidéo qu’on est en train d’analyser, il est toujours recommandable de faire une recherche en ligne en utilisant des mots-clés de la scène qu’on peut trouver dans les images et dans la légende (même en utilisant des mots étrangers), et de comprendre si l’évènement s’est réellement produit et si il a été raconté correctement.

Un autre élément très important à prendre en compte lors de la vérification d’une vidéo est l’endroit physique où le tournage a été fait. Il faut donc observer attentivement et capter tous les indices utiles afin de localiser le lieu en question. Une rue particulière, ou le nom d’une rue, un bâtiment, une église, une rangée d’arbres, une chaîne de montagnes, un pont, ce sont tous de bons points de repère à comparer avec les images satellites et les photographies géolocalisées. Si dans les images on trouve le nom d’une entreprise, celle-ci peut être facilement recherchée dans le web. Ou encore, un panneau routier peut nous donner des indices sur l’endroit exacte qu’on est en train de chercher. Les plaques d’immatriculation des voiture ou les affiches publicitaires peuvent mettre en évidence les détails du Pays et de la région. Même la lumière du soleil, les ombres et l’heure approximative de l’événement peuvent nous aider.

Des outils comme Google Maps ou Wikimapia permettent de rechercher et de visualiser des cartes géographiques d’une grande partie du monde. Notamment, la fonction Street View de Maps nous permet de nous plonger et de voyager au sein d’un lieu qu’on a sélectionné, en parcourant ainsi de nombreuses rues dans le monde entier, et cela d’un simple clic, comme si on était sur place. Rappelez-vous que les images de Google Maps sont souvent mises à jour, même si elles ne sont pas prises en temps réel.

Une autre démarche à faire c’est de vérifier ce qui est dit dans la vidéo, car cela pourrait donner des informations utiles à la géolocalisation ou d’autres indications similaires. Si la vidéo est dans une langue étrangère, on peut remonter au texte de ce qui est dit en utilisant d’outils ad hoc (tels que Amberscript), et ensuite le traduire en ligne. Les sous-titres aussi sont également importants pour obtenir des informations. Mais tout doit toujours être vérifié, car tout cela peut être un véhicule de désinformation.

Pour terminer, vous pouvez télécharger la vidéo et vérifier ses métadonnées, c’est-à-dire toutes ces informations pas visibles au premier coup et qui peuvent nous donner des détails sur l’appareil photo, son objectif et les paramètres de prise de vue utilisés, aussi bien que des informations facultatives sur le photographe, sur l’emplacement et plus encore. Bien que la plupart des plateformes de médias sociaux suppriment ces informations une fois la vidéo téléchargée, si vous disposez du matériel source, vous pourriez y trouver des indices sur l’origine de la vidéo.

Les hypertrucages (deepfake)

Grâce à l’évolution technologique, il est possible de monter et de créer des fichiers vidéos de manière très précise. En effet, en naviguant sur Internet, on peut tomber sur ce qu’on appelle des hypertrucages (deepfakes), un mot utilisé pour désigner les résultats d’une technique (et parfois même la technique elle-même) qui part d’un contenu réel et qui exploite l’apprentissage automatique de l’intelligence artificielle pour donner vie à une synthèse de l’image humaine presque totalement impossible à distinguer de l’originale.

L’histoire des hypertrucages a commencé il y a plus de vingt ans dans un laboratoire de l’Université de Berkeley, en Californie, où trois scientifiques avaient lancé un projet appelé Video Rewrite, dans le but de modifier les séquences vidéo, déjà existantes, d’une personne qui parlait, afin de synchroniser ses lèvres avec les mots contenus dans une autre  piste audio. Cette première expérimentation utilisait le machine learning, une technique d’apprentissage automatique qui permettait à l’intelligence artificielle de créer des liens entre les sons produits par le sujet de la vidéo et la forme de son visage, en ouvrant ainsi la voie à un véritable courant de recherche, encore très actif aujourd’hui. .

Aujourd’hui, les hypertrucages ne sont plus simplement capables d’associer un son à un mouvement des muscles du visage, mais peuvent agir sur l’ensemble du corps d’une personne et le faire bouger de manière tout à fait crédible, grâce à une intelligence artificielle plus avancée qui peut « apprendre » d’un vaste vidéothèque des mouvements humains. L’évolution technologique rend de plus en plus difficile la distinction entre fiction et réalité.

Cependant, il y a quelques astuces qui peuvent nous aider à essayer de comprendre si la vidéo est réelle ou non. Par exemple, il faut faire attention aux éventuelles transformations du visage, à la peau (si elle est trop lisse ou trop ridée), à ​​la taille des éléments du visage, à la présence ou non de poils sur le visage, et à la façon dont la personne cligne des yeux et bouge ses lèvres. Même les ombres sur le visage et plus généralement l’éclairage de la vidéo sont quelques détails à évaluer, car les deepfakes ne sont pas encore pleinement capables de représenter au mieux le naturel d’une scène.

Il n’existe pas encore de moyen simple, facile et sûr de repérer les fausses images en une seule étape. Ce qu’il faut donc faire, c’est s’appuyer sur le bon sens et sur la recherche créative, en utilisant les outils que nous avons répertoriés.

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